Après la publication de l’arrêté de la Direction générale des élections (Dge) informant du nombre de parrains requis pour participer aux élections législatives du 31 juillet 2022, les états-majors politiques ont diversement apprécié l’évolution du processus devant aboutir à ces joutes. Le Soleil fait le point.
«Ce n’est pas trop forcé et suffisamment raisonnable pour les listes de candidats aux Législatives du 31 juillet 2022 de réunir au moins 34 580 ou au plus 55 327 signatures d’électeurs pour être validées sur près de 7 millions d’électeurs inscrits sur le fichier électoral», remarque Marcel Ndiana Ndiaye, membre du Secrétariat exécutif permanent de la coalition «Benno Bokk Yakaar».
À cet effet, il rappelle que «le parrainage a été institué dans notre système électoral après discussions inclusives entre tous les acteurs politiques et de façon souveraine pour éviter les candidatures fantaisistes aux fins d’avoir une élection normale, correcte».-- Aussi, il juge «les conjectures et commentaires inutiles et aux antipodes de la réalité d’autant plus que le dépouillement des parrainages se fait en présence des candidats».
Pour le mandataire national de la coalition «Yewwi Askan Wi», Déthié Fall, le sujet n’a pas encore été discuté au niveau de la coalition. « C’est une note qu’on a reçu. Même s’il y’avait des discussions antérieures sur le parrainage, on a besoin d’échanger, d’harmoniser et d’avoir une position », soutient-il. Il informe qu’« il y’a une rencontre d’échanges qui est prévue et à l’issue de laquelle la position de la coalition sera rendue publique».
Le chargé des élections du Pds et Coordinateur de la commission des investitures et opérations électorales de la grande coalition «Wallu Sénégal», Dr Cheikh Dieng, estime pour sa part que «autant au niveau du parti que de la coalition, nous récusons catégoriquement et marquons notre rejet total du parrainage imposé aux acteurs politiques par le président Macky Sall et condamné par la Cour de justice de la Cedeao en raison de son caractère anti-démocratique et de la procédure unilatérale ayant présidé à son adoption».
En outre, parce que les élections doivent être «un moment de respiration démocratique à travers lesquelles les différentes compétences politiques s’expriment», il estime que «le parrainage est totalement injustifié au Sénégal d’autant plus que nous avons un filtre qu’est la caution fixée par le ministère de l’Intérieur au montant astronomique de 15 millions de FCfa».
Toutefois, Dr Dieng trouve que «nous n’aurons aucun problème pour satisfaire le nombre de parrains requis pour participer aux Législatives et nous excluons tout boycott. En outre, nous allons nous battre en nous mobilisant et en menant des actions politiques au niveau de l’opposition pour sa suppression».
Selon le plénipotentiaire des non-alignés Déthié Faye, «la première observation c’est qu’on a le sentiment que le gouvernement n’a pas entendu les arguments qui lui ont été opposés en son temps lors de l’adoption du projet de loi instaurant le parrainage aux élections pour justifier sa suppression mais il a malheureusement refusé de reculer sur la question».
Depuis 2018, la classe politique dans une large part n’a cessé de montrer l’impossibilité à l’état actuel pour le Sénégal de procéder à des vérifications et à l’authentification de signatures tel que prescrit par la loi.
La commission habilitée pour leur vérification n’étant pas outillée ; «ce qui ouvre la porte à des rejets intempestifs de listes et qui serait source de tensions pour notre pays».
Aussi, poursuit Déthié Faye, «nous risquons d’aller droit à des difficultés alors que notre démocratie n’en pas besoin d’autant plus que nous avons déjà fait la preuve qu’on peut aller à des élections démocratiques et transparentes sans parrainage».