Touba renoue avec le ballet des hommes politiques. Ces derniers viennent célébrer la naissance du deuxième khalife générale des mourides. Présent à Touba durant trois jours, le leader du parti Awalé a confié que "le Kazu Rajab" est un évènement exceptionnel. C’est un digne fils du Sénégal qui est fêté, Serigne Fallou Mbacké. C’est quelqu’un que les jeunes générations devraient apprendre à mieux connaître. Malheureusement, nous sommes dans un pays où nous apprenons l’histoire des autres. Nous apprenons les héros des autres.
Pour lui, "la République que nous avons n’est pas une République foncièrement sénégalaise. C’est une République importée qui vit avec les traditions des autres, les récits des autres, l’histoire des autres, avec la vision des autres.
Il est temps que nous ayons une vision pour que le Sénégal soit géré par les Sénégalais du point de vue conceptuel, intellectuel, des idées, de l’économie, de la culture et de nos croyances de façon générale".
D’ailleurs, ajoute-t-il, rapporte Enquête, "nous avons la preuve, après avoir discuté avec les hommes religieux que nous avons ici, que nous n’avons pas besoin d’importer des prêts-à-penser pour les appliquer au Sénégal.
Toutes les solutions sont ici. Touba a été fondée par Cheikh Ahmadou Bamba qui est ici du Baol, inconnu du monde entier et qui, aujourd’hui, a fait en sorte que ses écrits soient enseignés, y compris partout dans le monde et pourtant, c’est un Africain, un fils du Baol.
Cela veut dire que si nous croyons en nous-mêmes, nous pouvons aller à la conquête du monde avec nos propres idées. Malheureusement, c’est ce que nous n’avons pas réussi à faire depuis soixante années d’indépendance et c’est ce que Touba est en train de nous enseigner".