Celui qui fut directeur général de la Sones juge, dans un entretien accordé à iTv, que le Forum de l’eau «n’a qu’une seule note positive» et c’est sur le plan diplomatique. «C’est une prouesse diplomatique pour le Sénégal, que d’accueillir un tel forum, même si ce n’est pas le forum d’organisation interétatique», explique le docteur Abdourahmane Diouf.
Le leader du parti Awalé considère qu’il est «important, pour l’image et le prestige du pays, que des questions aussi importantes que la problématique de l’eau soient gérées au Sénégal».
Tout de même, Abdourahmane Diouf trouve «beaucoup plus importants» les points négatifs. «Aujourd’hui, on peut parler de la qualité et de l’accès à l’eau».
Selon le politique, les politiques de l’Etat du Sénégal dans ces domaines ont connu un échec. En guise d’explication, Abdourahmane Diouf rappelle son alerte de 2013. «En tant que directeur général de la Sones, j’avais fait une alerte le 22 mars 2013. J’avais dit que l’eau que nous buvons était d’une potabilité douteuse».
Poursuivant, il fait savoir que cette alerte avait été faite après «une expérience de terrain dans la banlieue de Dakar». «J’ai vu que l’eau y était noirâtre ou rougeâtre et j’en étais arrivé à la conclusion que cette eau n’était pas bonne pour la santé et ne répondait pas aux critères de l’Oms».
Rappelant le contexte de cette déclaration, Abdourahmane Diouf affirme qu’il revenait «de la Banque ouest-africaine de développement où le Sénégal avait pris un prêt de sept milliards pour (justement) l’amélioration de la qualité de l’eau». Concernant l’accès au liquide précieux, Abdourahmane Diouf affirme que le taux d’accès dont se targue le secteur de l’hydraulique, «ne correspond pas à la réalité».
Par ailleurs, il dénonce l’iniquité dans la distribution de l’eau. «A Djender, par exemple, on leur a mis des forages qui vont pomper l’eau pour (la) reverser sur Dakar», au moment où les habitants de la localité n’ont pas accès à l’eau potable, d’après le leader d'Awalé.
Abdourahmane Diouf considère ainsi que le Sénégal doit d’abord faire «son travail de base, son travail à la maison, pour être au niveau des autres pays qui, eux, ont réglé ces genres de problème».
In fine, l'ancien Dg de la Sones a déploré le manque de régulation dans le secteur, chose qui a empiré avec l'arrivée de la Sen'Eau.