Rebondissement après le violent incendie qui a ravagé, lundi, la Salle de vente. Bess bi Le Jour informe que ce terrain qui abritait les magasins et autres cantines de fortunes érigés sur les lieux appartient à la communauté lébou. Celle-ci a d’ailleurs décidé de récupérer son bien après avoir intenté plusieurs actions judiciaires pour expulser les occupants.
L’adage qui dit qu’en toute chose malheur est bon, sied bien à ce qui est en train de se passer, après le violent incendie qui a réduit à néant, la Salle de vente, lundi. Bés bi a, en effet, appris que le terrain qui abrite la Salle de vente appartient en réalité à la communauté lébou qui court depuis plusieurs années entre les juridictions pour recouvrer son bien. Toutes les interrogations autour de ce terrain d’une superficie de 1 352 m2 et dont la valeur est de 1 milliard 800 millions de F Cfa, selon des sources bien au fait de ce dossier, s’estompent aujourd’hui.
En réalité, le terrain était historiquement un terrain du domaine national. Mais finalement il a été rétrocédé à la communauté lébou. C’est ainsi que la famille de Youssou Mbargane Diop dont le fils Abdou Cogna Diop avait installé les informels sur ce terrain. Il a commencé à louer les cantines à des Baol-Baol qui payaient jusqu’en 2008, entre 30 000 et 15 000 FCfa. Les lébous qui voulaient reprendre leur bien ont eu à intenter plusieurs procès par le truchement de leur avocat pour l’évacuation des lieux qui est devenu un vrai bazar. Mais le paradoxe est qu’à chaque fois ils ont eu gain de cause, mais ils butaient toujours sur la résistance des occupants qui ont refusé de vider les lieux.
Barth’, Alioune Ndoye, Antoine Diome, la conservation foncière saisis
Mais il faut dire que les lébous ont saisi cette occasion pour réclamer leur terrain et reprendre leur dû, car, disent-ils, ce terrain mérite d’être valorisé. Dans une lettre datée du 8 mars, adressée au nouveau maire de la ville de Dakar, Barthélémy Dias et au maire de la commune de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye, l’avocat de la Collectivité lébou a saisi l’autorité municipale sur la situation du TF 4303 DG devenu le TF Numéro 5467 DK, situé sur l’avenue Lamine Guèye.
Selon l’avocat, il s’agit d’un terrain inscrit au nom de « la Sci collectivité lébou de Dakar en vertu d’un usufruit perpétuel accordé par l’Etat et par décret Numéro 82-195 du 13 mars 1982 ». Et pour justifier cela, il a joint à la lettre, l’état de droit réel délivré le 2 juillet 2009 par le conservateur de la propriété foncière. Mais également la procédure judiciaire du 12 mars 2002 au 6 mars 2003, et l’ordonnance d’expulsion à l’encontre de la famille Diop. Le jugement rendu le 13 juillet 2008 par le Tribunal d’instance de Dakar qui prononce la compétence du Tribunal de grande instance de Dakar pour l’expulsion de ces occupants sans droit ni titre a également été joint au dossier.
Les lébous veulent clôturer le terrain et le valoriser
Il faut à ce propos préciser que la même lettre a également été adressée au ministère de l’Intérieur et à la Conservation foncière. Le Comité de Gérance de la Collectivité lébou de Dakar a aussi informé le maire de la ville de Dakar et celui de la commune de Dakar Plateau, de son intention de protéger son terrain par une clôture légère en zinc et d’y installer un système de gardiennage pour éviter une nouvelle occupation irrégulière. Ce, afin d’envisager la construction de son immeuble au service et au profit des populations des Pinths de Dakar.
Les victimes de l’incendie attendues aujourd’hui à Touba
La collectivité lébou a également exprimé son souhait de se faire assister par la police municipale ou d’Etat, pour prévenir tout trouble. Parce qu’apparemment les commerçants semblent prêts à tout pour réoccuper les lieux d’une manière ou d’une autre. Il faut rappeler que les vendeurs et autres exploitants des cantines de la Salle des ventes qui a été ravagé par un violent incendie, devraient se rendre aujourd’hui à Touba pour rencontrer le khalife.