L’école sénégalaise est dans l’impasse, depuis plusieurs semaines, du fait d’un dialogue de sourds entre syndicats d’enseignants et gouvernement. Si les premiers accusent le gouvernement de ne pas respecter ses engagements signés, ce dernier, aussi, leur renvoie la balle, au grand dam des élèves pris en otages dans cette cacophonie.
Et pour Moustapha Diakhaté, il s’agit là de «l’effondrement du système éducatif». L’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar à l'Assemblée nationale, invité de l’émission "Objection" de ce dimanche sur Sud Fm, pointe à la fois une «irresponsabilité gouvernementale» et un «extrémisme syndical».
«Pour moi, ce problème, c’est la jonction de deux facteurs. D’abord, l’irresponsabilité du gouvernement actuel qui avait signé des accords avec le mouvement syndical et qui, manifestement, ne les a pas respectés. Évidemment, on n’est pas obligé de respecter tous les accords signés. Mais, à chaque fois qu’il y a des problèmes, de mon point de vue, il fallait appeler les partenaires pour faire une revue des accords et voir comment faire pour avancer sur certains points», estime l’ancien chef de cabinet du président de la République.
Syndicaliste dans l’âme, Moustapha Diakhaté ne partage pas pour autant le radicalisme syndical érigé en règle par les enseignants. «De l’autre côté, il y a un extrémisme syndical. C’est légitime le combat que les travailleurs mènent, parce qu’il y a une désarticulation sur le système de rémunération et des écarts de salaire inouïs dans la Fonction publique. Mais il y a des niveaux où il ne faut pas aller. On est arrivé à un niveau où l’école sénégalaise s’est complètement affaissée, de sorte que tous les Sénégalais qui ont les moyens envoient leurs enfants dans le privé», lâche-t-il.
S’agissant de la désarticulation du système de rémunération dans la Fonction publique, Diakhaté propose la suppression des «statuts» et «mettre en place des contrats. Comme ça, chacun aura ce qu’il mérite».