L’éternelle agitation dans le service public de l’Education et son corollaire, le report, cette fois, des examens de fin d’année, nous amènent à un questionnement fondamental. Quand connaitrons-nous, enfin, l’année scolaire de la réelle rupture devant l’escalade sans fin de la crispation notée dans ce service ? Car le sort du service public de l’Education dans un pays qui lutte pour l’amélioration de ses taux d’accès aux services sociaux de base intéresse tous les citoyens. Pour la bonne et simple raison que la formation des futurs acteurs du développement du pays devrait être le souci de la Nation dans son entièreté.
Qu’est-ce qui justifient l’effervescence et le pessimisme social de certaines formations syndicales qui évoluent dans ce secteur ? Il ne serait pas inintelligent de chercher à connaître les raisons qui expliquent les causes réelles de l’expansion de la lutte légitime ou non des formations syndicales de l’Education nationale. Cela aiderait à répondre à cette interrogation qui taraude l’esprit de tous les citoyens.
Notons, aussi, les pertes directes, indirectes et totales qui sont générées par la persistance de l’anarchosyndicalisme (la généralisation de l’agitation et de la violence sociales dans le secteur) pour voir les causes, prétextes de l’installation de la dégradation de la paix sociale.
Analysons, notamment, la méthodologie mise en action par les acteurs sociaux qui se déploient dans le secteur de l’Education nationale. En essayant de circonscrire le but des enjeux de la lutte syndicale pour répondre à ce questionnement. L’objectif est de comprendre la panne devenue structurelle dans le productif public de l’Education nationale.
On devra, enfin, dans une certaine mesure, situer la souplesse affichée par le pouvoir dans ses relations d’avec certains représentants syndicaux de l’école publique. Pour répondre à la question de savoir quelle année scolaire sera celle de la rupture de l’escalade de l’anarchosyndicalisme dans l’Education.
Il est important de noter le niveau atteint par la pratique de l’anarchosyndicalisme dans l’école publique et ses effets dans la productivité. Cela appelle notre attention car la contre performance enregistrée dans le service public de l’éducation est, maintenant, rendue structurelle.
Comment, en tant que sénégalais, ne pas se préoccuper de l’école publique et de son rapport d’avec la pratique de l’anarchosyndicalisme ?
Les investissements lourds opérés dans l’éducation, en rapport avec le dysfonctionnement de l’école publique et la non-atteinte des objectifs scolaires et académiques confirment les crimes économiques susceptibles d’être engendrés par la lutte syndicale. Lutte essentiellement axée sur une approche ayant, quelques fois, comme paradigme une jonction de l’action syndicale à celle politique. C’est-à-dire mettre les forces sociales au service de la lutte politique pour donner un socle à la tactique du contre pouvoir.
Par ailleurs, il est intéressant de faire comprendre au pouvoir qu’il serait bien avisé de tracer une ligne de fermeté afin de stopper l’escalade de l’affrontement. Devenue, du reste, le moyen de lutte de l’intersyndicalisme qui est identifié comme un subterfuge. Mieux, un expédient au service de certains responsables syndicaux sans légitimité.
Le syndicalisme spectacle ne devrait plus prospérer. Surtout quand sa force de frappe ne serait plus que le recours à la surenchère ou à la prise en otage de l’école publique.
Dialogue, oui. Confrontation, non.
Amalgamer dialogue et démonstration de force, avec en bandoulière la stigmatisation, s’avère illogique. Et cet illogisme devrait conduire l’administration de l’Education nationale à asseoir, sans violence, une démarche consensuelle qui ne menace, ni de prés ni de loin, l’avenir de la Nation qu’il faille récupérer.
Wagane FAYE,
Professeur d’Anglais