Crise scolaire: Les solutions de Thierno Alassane Sall

 

La crise scolaire est marquée par plusieurs semaines de grève des enseignants. Des négociations sont en cours entre le gouvernement et les syndicats afin de permettre aux élèves de retrouver les classes. Invité de l’émission Jury du dimanche sur la 90.3 Iradio, Thierno Alassane Sall indique que depuis 20 ans, l’école est dans une instabilité quasiment chronique, délétère. 

"Vous savez que l’être humain est par essence contre l’iniquité. Au-delà des revendications de matériels, des moyens, etc., l’être humain est fondamentalement contre l’injustice. Et je crois que le régime de Wade a détérioré et détraqué le système d’égalité sur lequel a été bâti la fonction et la nomination au sein de la fonction publique sénégalaise. Ce, dit-il, en octroyant à certains corps privilégiés des avantages assez extravagants pour dire les choses correctement. Et qui se sont étendus par la suite à beaucoup d’autres composantes de ces ministères, de ces secteurs", a soutenu le président du parti la République des valeurs.

Dans l’émission Jury du dimanche, il a dénoncé le fait que dans certaines agences, les salaires pour certaines catégories et certains diplômes n’ont rien à avoir avec ce que pouvait avoir un ingénieur agronome, un médecin, un capitaine de l’armée, etc. "Le système n’était plus assis ni sur le mérite, ni sur le risque, ni sur l’exposition à la périodicité, mais simplement, à la proximité au régime de Wade. Je crois que le président Macky Sall avait promis d’apporter des réponses dans cette situation-là. Mais malheureusement, il ne les a pas apportés", a-t-il déclaré.

Pour étayer ses propos, il poursuit : "parce que quand vous accordez des avantages à un corps il est difficile d’y revenir. Dans le même temps, il sentait qu’un nivellement par le haut en poussant tout le monde vers le haut était insoutenable à court terme du fait de l’état de nos finances publiques. Donc, il a perpétré le système de Wade. On voit des gens qui sont dans certains ministères ou dans certaines agences percevoir des salaires plus que des gens qui ont bac + 6. J’ai personnellement vu les chiffres et le gouvernement avait commandité des études en 2016-2017 qui montraient des disparités importantes".

Par ailleurs, l’invité de Mamoudou Ibra Kane renseigne qu’on ne peut pas avoir la masse salariale qui représente 80% de nos dépenses courantes ou du budget consacré à tel ou tel secteur, 17% pour le fonctionnement et 2% pour l’investissement et dire qu’on prépare l’avenir. "Vous ne préparez pas l’avenir mais vous vivez sur la dette. Or dans ce pays, pour parler de l’éducation nationale, on investit peu puisqu’on fait peu d’écoles nouvelles. Toutefois, je pense que les enseignants ont raison de parler d’iniquité. On doit avoir plus de considération pour un enseignant qui est à l’intérieur du pays que pour quelqu’un qui est dans un bureau climatisé, qui perçoit des indemnités hors salaire qui font deux fois le salaire de cet enseignant. Ce sont des réalités qui existent dans ce pays-là. On parle des enseignants parce qu’ils ont une capacité de mobilisation mais on ne parle pas des agronomes, des médecins, entre autres, qui tous vivent la même chose. Il y’a une part considérable des ressources qui est captée par une petite catégorie (...)", a dit Thierno Alassane Sall.

Sur une question de savoir qu’est-ce qu’il faut faire pour satisfaire toutes les revendications ? Il rétorque pour dire que, manifestement, l’Etat n’a pas tous les moyens de faire dans l’égalité par le haut. Il faut organiser une sorte d’assises nationales sur la question de la rémunération. "Il y’aura en ce moment des mesures courageuses qui pourront être discutées, faire preuve de pédagogie. Et une nation est bâtie sur la base de sacrifices", a-t-il conclu.

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne