Les relations entre le Mali et la France sont loin de s’apaiser. En visite à Bruxelles, le ministre des affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop a fustigé les récentes critiques de la France envers la junte, “tout ça parce qu’on a touché à leurs intérêts”, a-t-il lancé.
Abdoulaye Diop affirme que les tensions entre Paris et Bamako étaient dues au fait que la junte malienne a “touché” aux intérêts de la France” en excluant l’organisation des élections en février prochain. Selon lui, la France qui dit défendre la démocratie et s’insurger contre le report des élections du 27 février 2022 souhaite que “les mêmes personnes reviennent prendre le pouvoir”.
“La France, qui dit qu’elle défend la démocratie, elle est allée dans d’autres pays, elle a installé des chefs d’Etats qui ont fait des coups”, a ajouté le ministre des affaires étrangères malien dans une vidéo dont l’authenticité a été confirmée dimanche par les autorités maliennes, renseigne Africanews.
Depuis la prise du pouvoir par la Junte en août 2020, la France n’a cessé de prendre ses distances avec Bamako. Les militaires français qui étaient encore au nombre de 5 000 au Sahel l’été dernier, ne devraient plus être que 2 500 à 3 000 à l’horizon 2023.
La France prend ses distances
Un désengagement militaire accompagné d’une mise au banc du Mali par la Cédéao avec un embargo sévère et des fermetures de frontières qui ont été soutenus par la France ainsi que l’Union européenne et les Etats-Unis. Ces sanctions ont été prononcées après l’annonce par la junte de son intention de rester au pouvoir jusqu’à cinq années supplémentaires, malgré un engagement antérieur à conduire des élections le 27 février.
Le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian a estimé cette semaine que la junte est “illégitime et prend des mesures irresponsables”.