Criminalisation de l'homosexualité: And Samm Jikko Yi engage la bataille

 

Après le rejet, par 9 députés membres du bureau de l’Assemblée nationale, de leur proposition de loi criminalisant l’homosexualité au Sénégal, les responsables de l’Association pour la préservation des valeurs (Apv), And Samm Jikko Yi comptent poursuivre la bataille. Ils annoncent un grand rassemblement le 20 février prochain. 

Le motif de ce rassemblement : la contestation de la décision des députés. Pour l’Apv, le bureau de l’Assemblée a outrepassé ses prérogatives.

"Le bureau de l’Assemblée nationale a jugé, sans le justifier, irrecevable la proposition de loi portant criminalisation de l’homosexualité. Il nous faut rappeler qu’un acte administratif doit toujours être signé, daté et notifié à qui de droit. Ce bureau, en violation de l’article 60 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, a outrepassé ses prérogatives en statuant sur l’opportunité de la proposition de loi alors qu’il ne lui revenait qu’à vérifier si cette dernière n’a pas d’incidences financières", a déclaré le président de l’Apv. 

Pour Babacar Mboup, il s’agit de faire barrage à l’agenda LGBT que l’Onu et les "forces occultes veulent imposer au reste du monde".

C’est à la fin du mois de décembre 2021 que des députés, sous l’initiative des responsables de l’Apv, avaient déposé sur la table du président de l’Assemblée nationale cette proposition de loi. Ses initiateurs ont estimé que les lois du pays ne prennent pas en charge l’homosexualité et les pratiques assimilées. "Il n’existe pas au Sénégal d’incrimination de l’homosexualité en tant que telle, l’article 319 du code pénal se réfère à des actes contre nature. Le fait d’être homosexuel n’est pas du seul fait de leur homosexualité", ont-ils indiqué. 

Tout le contraire chez les députés qui ont examiné la proposition de loi. Pour le bureau de l’Assemblée, il n’est pas nécessaire de modifier l’actuelle législation. 

"Tous les Sénégalais connaissent la position définie et affirmée […] par le président de la République", lisait-on dans leur communiqué. "Cette position est claire, pertinente", et s’oppose "à toute forme de dépénalisation et de légalisation de l’homosexualité".

D’ailleurs, Imam Makhtar Sarr et ses camarades doutent de l’authenticité de ce communiqué. Pour eux, l’administration fonctionne par l’écrit. Par conséquent, le bureau de l’Assemblée devrait répondre par écrit comme ils l’ont fait lors de la saisine du président l’institution.

"On a vu sur les réseaux sociaux un soi-disant communiqué qui nous fait savoir qu’ils ont rejeté la proposition de loi criminalisant l’homosexualité. C’est irresponsable de leur part. Ce sont des experts et de hautes personnalités du pays qui ont travaillé sur cette proposition de loi".

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne