Alioune Tine le fondateur du Centre de réflexion Afrikajom n’y est pas allé par quatre chemins pour dire ce qu’il pense de la répartition des retombées du gaz et du pétrole. Sans porter de gants, il a indiqué le secteur privé ne serait pas pris en compte dans cette projection.
Le président de la fondation du Centre de réflexion Afrikajom, Alioune Tine, pense que dans tout ce qui est en train de se faire dans le secteur du pétrole et du gaz, le secteur privé national est laissé en rade. Or, pour lui, cela ne devrait pas se passer ainsi.
«J’attends du concret sur le pétrole depuis qu’on en parle», a-t-il d’emblée relevé, avant de poursuivre : «Notre premier problème, c’est sans doute celui de la quantification ou alors le potentiel exact de nos ressources pétrolières, gazières, minières, en dehors de tout ce qui est dit jusqu’ici».
Convaincu que le privé national a un grand rôle à jouer dans sa prise de participation à l’économie nationale, il dira : «le secteur privé national est laissé pour compte, comparativement aux pays pétroliers comme les arabes font lorsque les investisseurs étrangers arrivent, qu’il puisse établir une coentreprise ou joint-venture avec le privé national».
Pour lui sans un secteur privé national fort, point de développement réel parce que, dit-il, «tout ce qui sortira de l’exploitation des ressources sera quasi exporté». D’où l’invite faite au gouvernement de soutenir davantage et d’accompagner le secteur privé national pour tirer le maximum des dividendes de ces ressources pétrolières et gazières.
Présentement, souligne-t-il «nous parlons pétrole tout en oubliant que de plus en plus on tend vers l’industrie dé-carbonée». Donc, «sous peu, ce sera le temps des énergies propres», prévient-il. Tout cela nous amène à dire qu’«il ne faut pas se faire trop d’illusions par rapport à ces ressources».
Sous ce rapport soutient-il, «je pense qu’il est temps de voir dans quelle mesure il serait judicieux de s’y atteler». Autre élément, et pas des moindres, c’est la question environnementale avec les impacts sur la pêche, qui connait déjà une véritable crise. «Si nos côtes sont poissonneuses, au plan local, la denrée est introuvable».
Donc, «ce n’est pas par hasard que les pêcheurs tentent de plus en plus l’émigration». Sincèrement, «je pense qu’il faut qu’on se projette dans le futur sans trop d’illusions. Cette promesse de ressources et de richesses dues peut-elle créer une situation économique beaucoup plus favorable alors que nous sommes sous pression sur toute la ligne après la crise sanitaire ?»
Entre le dire et le faire, il y a toujours un grand fossé. Donc, « j’invite les gens à écouter le président et à le juger sur pièce dans l’application de tout ce qui a été dit», conclut-il sur les colonnes de sudQuotidien.