Il était d'une générosité qui nous dépassait. Il aimait ses enfants. Il nous semblait qu'il aimait aussi les autres comme il aimait ses enfants, leur accordant ce qu'il accordait à ses enfants.
Il est parti comme il a vécu. Il n'a fatigué personne, ne s'est plaint de rien, n'étant un fardeau pour personne. Dans son sommeil.
Cela fait plusieurs années qu'il était allé s'installer dans notre village Ètomé. Il adorait son village, sa terre africaine et sénégalaise de Casamance. Il ne supportait plus de rester longtemps en dehors de son pays Bayott. Il l'aimait tellement que je me disais parfois que peut-être que Célestin, mon père, avait du entendre André Matswa. "S'il t'était demandé de choisir entre ta mère et ta patrie, sauve d'abord ta patrie. Car si ta mère mourait, tu aurais besoin de terre pour l'ensevelir, et en sauvant la patrie, elle sera ta terre et celle de tes descendants". C'est dans la terre de son Étomé qu'il chérissait tant qu'il reposera.
Pour le joola bayott, il n'y a pas plus grand bonheur que d'assister à la sortie de ses enfants du bukut. Je suis heureux d'avoir pu lire au mois de septembre dernier le bonheur de mon père sur son visage pendant tous ces jours passés dans le bukut de Ètomé.
Merci beaucoup pour les prières et mots de réconfort contenus dans vos innombrables messages et appels que j'ai reçus.
La seule fois où j'ai vu les larmes de mon père, c'est quand, en 2020, après la marche vers le palais présidentiel contre la hausse du prix de l'électricité tous mes 08 codétenus furent libérés et que moi je restais encore en prison au Camp pénal pendant 03 mois.
C'est vous toutes et tous qui avaient séché les larmes de mon père en me libérant de prison. Vous lui avez rendu le sourire. Voilà pourquoi je pense que c'est à moi de vous présenter mes condoléances. Que son âme repose en paix!